Un intérêt tardif
Le monde végétal est le grand absent des représentations pariétales. Les égyptiens en revanche sont fascinés par les plantes, aux propriétés parfois jugées miraculeuses. Au Moyen-Age, le symbolisme spirituel et religieux vérouille la représentation de la nature. A la Renaissance, la curiosité scientifique pour la flore émerge, avec un nouveau regard sur la botanique. Le paysage acquiert progressivement ses lettres de noblesse et commence à figurer sur les tableaux, même s'il reste avant tout un décor pour des sujet religieux ou mythologiques.
"Le paysage est le fond du tableau de la vie humaine" (Henri Bernardin de Saint Pierre)
Au milieu du XVIème siècle, le regard des artistes sur l'espace évolue. Le paysage commence à envahir les tableaux. Les paysages-mondes flamands représentent tout ce qui peut exister de par la création divine sur Terre. Si les éléments constitutifs sont réels, tout est recomposé et imaginé par l'artiste. Inutile de chercher où peuvent exister les gros rochers bizarres de Patinir ou Bles dans la Nord de la France ou en Belgique actuelle!
Rêveries de promeneurs solitaires (ou pas)
Le XVIIème siècle marque la reconnaissance de ce genre pictural. Le paysage devient plus réaliste. Souvent idéalisé, le paysage italien ou français est très étudié. Les peintres obéissent à des règles de composition académiques qu'ils abandonneront volontiers au siècle suivant.
Le romantisme va mettre l'accent sur les émotions et le ressenti de l'artiste. Mais ce sont surtout les impressionnistes qui vont marquer les débuts de la liberté de se détacher de la réalité observée pour en donner une interprétation personnelle.
What a wonderful world!
Aujourd'hui chaque peintre revisite à sa façon le paysage. Fauvisme, expressionnisme, cubisme, surréalisme ...toutes les influences des recherches artistiques des XXème et XXIème siècle se retrouvent chez nos artistes !
Gérard Mortier excelle à restituer les ambiances lumineuses si caractéristiques de la côte d'opale, Manuel Rubalo nous propose des paysages recomposés dans lesquels on s'amuse à essayer de reconnaître des bribes géographiques, Christian Eurgal nous réchauffe de ses couleurs franches, sublimées par la lumière du Sud, Fauve nous enchante de ses maisons dansantes, Hervé Lenouvel nous immerge dans les couleurs de son archipel de visions ludiques d'une nature imaginaire.